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Témoignage : trouvez les raisons qui vous motivent, tracez votre chemin

Auteur(e)s : Camille Hammond,

Mon fils. Crédit photo : Camille Hammond.

Mon fils. Crédit photo : Camille Hammond.

Les racines de mon amour pour la nature

Mon grand-père était un homme magique. Ainé de quatorze enfants d’une famille gaspésienne, il avait dû arrêter l’école à neuf ans pour travailler dans les champs. Pourtant, c’est lui qui m’a appris ce qui est le plus important en me transmettant son amour de la nature.

C’est cette relation avec la nature qui m’inspire depuis ma tendre enfance une infinie soif d’apprendre. Est-ce qu’on peut dire que mon grand-père m’a enseigné ? Oui. Il m’a enseigné les plus belles choses, et la plupart du temps sans rien dire, la nature étant elle-même un « support  » pédagogique environnemental, visuel et sensoriel sans pareil pour faire naître l’émerveillement et la curiosité. Il me suffisait d’observer, de ressentir, et les processus cognitifs se mettaient en marche d’eux-mêmes. C’est naturel.

Mon grand-père ne m’a pas enseigné de concepts académiques, il n’avait pas d’évaluations à me faire passer ni de bulletin à remplir, mais le concept d’enseigner dehors n’est pas récent. Il fait fondamentalement partie des mécanismes de transmission des savoirs-faire et des savoirs-être entre les êtres humains depuis toujours. Parce que nous sommes aussi fondamentalement liés à notre environnement, cela est notre condition.

C’est l’intégration d’une telle approche pédagogique à notre système d’éducation traditionnel qui est récent, et qui propose de répondre aux nouveaux besoins et enjeux de notre système scolaire actuel.

Éduquer à la nature et part la nature : chacun trace sa propre histoire

C’est vrai qu’il n’est pas facile, ni gagné d’avance, tout dépendant du milieu, de mettre en pratique une démarche d’enseignement à l’extérieur. Plusieurs d’entre vous se demandent surement:  » Oui, mais par où commencer ? » Si vous êtes intéressé.e.s par l’enseignement à ciel ouvert, c’est  parce que quelque part, quelque chose vous anime et vous motive à faire les choses différemment et parce que vous reconnaissez le potentiel pédagogique du monde extérieur (nature, parcs, cour d’école, milieu urbain, etc.). On a chacun sa propre histoire avec la nature et, pour plusieurs de vos élèves, vous serez l’agent du début de cette histoire. C’est un rôle important et un honneur.

C’est vrai qu’il n’est pas facile, ni gagné d’avance de mettre en pratique une démarche d’enseignement à l’extérieur. Plusieurs d’entre vous se demandent surement: oui, mais par où commencer ? Si vous êtes intéressé.e.s par l’enseignement à ciel ouvert, c’est  parce que quelque part, quelque chose vous anime et vous motive à faire les choses différemment et parce que vous reconnaissez le potentiel pédagogique du monde extérieur (nature, parcs, cour d’école, milieu urbain, etc.). On a chacun sa propre histoire avec la nature et, pour plusieurs de vos élèves, vous serez l’agent du début de cette histoire. C’est un rôle important et un honneur.

Si mon grand-père est si important pour moi encore aujourd’hui, c’est à cause des moments et des expériences qu’il m’a permis de vivre avec lui dans la nature. Il m’a transmis, la plupart du temps dans le silence, ce que je considère aujourd’hui le plus important, et que je veux transmettre à mon tour; de précieux savoirs-être qui permettent d’apprendre de la nature et de s’y sentir lié.e.

L’importance d’être authentique dans sa démarche

Je crois qu’il est important pour chacun et chacune de commencer par puiser dans ses souvenirs, expériences et réflexions personnelles afin d’être le plus authentique possible dans sa démarche et de donner le goût aux élèves de nous suivre.

C’est pourquoi je vous propose de commencer par vous poser les questions suivantes :

  • Comment ai-je développé cet intérêt pour la nature et le plein-air ?
  • Comment ai-je pris conscience du potentiel pédagogique de l’environnement ?
  • Pourquoi je veux enseigner dehors ?
  • Qu’est-ce que je veux que ça apporte à mes élèves ?
  • Qu’est-ce que ça va m’apporter, à moi ?
  • Qu’est-ce que je veux transmettre ?

Il n’y a pas de réponses précises attendues, ces questions vous aideront simplement à guider et approfondir vos réflexions, donc à mieux orienter votre démarche et vos objectifs.

Enseigner dehors, en classe extérieure, comme on le fait déjà à l’intérieur, c’est déjà très bien. En allant plus loin et en basant vraiment sa planification sur une pédagogie de la nature et de l’aventure, l’enseignant devient comme un guide, un capitaine. C’est pourquoi je vous suggère de tenir un journal de bord de vos sorties et projets d’enseignement extérieurs. Vous pourrez y consigner vos réflexions, vos objectifs, vos défis, vos motivations, etc. Après avoir entamé une réflexion sur votre propre pratique, vous pourrez aussi noter dans ce journal vos explorations et observations des lieux qui ont un potentiel pédagogique à proximité de votre école, ou les changements qui pourraient être apportés à votre cour d’école.

Le journal de bord : votre outil pour naviguer dans l’aventure de l’enseignement extérieur

Au fil de votre pratique, vous pouvez aussi l’utiliser pour vos « to do checklist » de préparation de sorties. Le journal de bord est un outil que vous personnaliserez à votre goût. Je vous encourage à prendre des notes lors de vos sorties (lieu, date, météo, présences), sur les aspects techniques de la sortie mais aussi sur vos élèves, leur comportement, leur participation, leur évolution… vous pourrez même vous en servir pour vos évaluations, y ajouter des photos et utiliser certains de ces souvenirs pour les partager avec les parents, si vous le souhaitez (comptes-rendus de sorties et de réalisations pédagogiques, par exemple).

Le journal deviendra un outil indispensable, un témoin de votre travail, des moments vécus avec les élèves et de l’évolution de votre pratique d’enseignement à l’extérieur. Comme un vrai capitaine, vous constaterez après un certain temps que vous vous êtes engagés dans une belle aventure, que vous réussissez à amener les élèves à développer les compétences du programme de formation de l’école québécoise tout en gardant le cap sur les apprentissages à transmettre, dans un contexte signifiant qui ne manquera pas de bonifier votre quotidien de calme, de joie, de collaboration, et de regards allumés.

Tous à bord ?

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