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Enseignement extérieur et développement d'une culture hivernale chez les jeunes

Auteur(e)s : Julie Moffet, Fondation Monique-Fitz-Back

Enseignement extérieur et développement d'une culture hivernale chez les jeunes

Apprivoiser la saison froide pour se connecter à son environnement et sa culture

Dans l’hémisphère Nord, où nous habitons, l’hiver prend une grande place dans nos vies. Elle prend aussi une grande place dans l’année scolaire. Officiellement, l’hiver commence vers le 21 décembre et finit à l’équinoxe du printemps, vers le 21 mars. Mais le temps froid est aussi des nôtres au printemps et à l’automne, comme en témoigne les joues rougies des jeunes après les périodes de récréations!

On entend régulièrement dire que l’éducation en plein air joue un rôle important pour aider les jeunes à développer une relation avec leur culture et leur environnement. Comme notre environnement et notre culture sont intimement liés au climat, l’enseignement extérieur devrait inclure la (re)découverte et l’appréciation de sa culture hivernale, culture qui se dessine même de façon différente d’une région à l’autre.

Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver

L’éducation hors murs présente de magnifiques opportunités d’apprentissages et de développement personnel. Apprendre à bien vivre et à vivre heureux dans un pays nordique, c’est aussi célébrer nos quatre saisons. Cette culture hivernale se traduit par un art de vivre, un état d’esprit, qui permet de passer à travers les mois d’hiver les plus difficiles. On l’appelle «Kodikas» en finnois, «hyggelit» en danois, «mysig» en suédois et «koselig» en norvégien. Adapter son mode de vie au rythme de la nature, quelle façon formidable de célébrer les cycles naturels tout en prenant soin de sa santé physique et mentale !

Énoncé du programme de formation de l’école québécoise

S’approprier la culture de son milieu est au cœur même du programme de formation de l’école québécoise qui mentionne que « Par le biais de ses activités de formation, elle [l’école] crée un environnement dans lequel l’élève s’approprie la culture de son milieu, poursuit sa quête de compréhension du monde et du sens de la vie et élargit l’éventail de ses moyens d’adaptation à la société ». Le programme de formation propose aussi la construction d’une vision du monde comme le point de convergence et lieu d’intégration des savoirs.

Enseigner ou éduquer dehors l’hiver est une précieuse opportunité pour développer une culture hivernale chez les jeunes.

Voici quelques idées de sujets ou d’activités sur le thème de l’hiver:

  • Apprendre à s’habiller chaudement par temps froid (faire une vidéo ou écrire un texte sur le système multicouches);
  • Découvrir les loisirs et sports d’hiver (châteaux de neige, ski, raquettes, patin, glissades, fatbike, etc.);
  • Apprendre ce qu’est un climat hivernal et les régions climatiques du Québec;
  • Discuter du rôle/impact de l’hiver pour la nature (plantes, animaux, champignons), notamment par l’observation et la démarche par l’enquête;
  • Discuter des causes et des impacts du manque de lumière, découvrir les façons de s’y adapter (qui en souffre le plus? comment pourrions-nous aider?);
  • Visiter des aîné.e.s pour en apprendre plus sur les façons dont ils s’adaptaient au froid et à l’hiver et comment ils en profitaient (habits, alimentation, transports, habitations, loisirs, etc.);
  • Développer des habitudes / rituels pour marquer les changements de saisons (ex: randonnée photos, lecture d’un conte dehors, rédaction d’un poème sur le changement de saison, visite d’un milieu naturel et discussion sur les changements observés, découverte d’une activité de plein air associée à la saison, activité artistique, découverte d’une œuvre d’un artiste régional en lien avec la saison, etc.);
  • Apprendre à adapter son alimentation pour l’hiver (ex. préparation de conserves, partir ses semis, s’alimenter pour ne pas avoir froid, s’hydrater par temps froid, etc);
  • Découvrir les moyens de transports adaptés à l’hiver (la motoneige, les raquettes, le fat bike, le traîneau à chiens, etc.);
  • Utiliser la neige pour faire de l’art (ex: peinture sur neige) ou des expériences (ex: la neige dans notre cour est-elle ‘propre’?);
  • Discuter des risques associés à la neige et la glace (ex: engelures, verglas qui peut faire tomber des branches, plaques de glace sur lesquelles on peut glisser);
  • Le vocabulaire associé à la neige (essayer d’en dégager le plus possible, par exemple : neige collante, gadoue, poudrerie, etc.). En comparaison, les Inuit ont 25 termes de base pour décrire la neige (voir le livre de Louis-Jacques Dorais);
  • Faire une recherche sur les bénéfices de l’activité physique sur le corps en hiver;
  • Chair de poule, frissons, nez qui coule (comment notre corps réagit au froid et pourquoi ?);
  • Quelles sont nos traditions associées à l’hiver / au temps froid ? Avez-vous des traditions propres à vous ou à votre famille?
  • Explorer une œuvre artistique associée à l’hiver (ex: la place de l’hiver dans les oeuvres de Marc-Aurèle Fortin, ou encore comment Gilles Vigneault se sert de l’hiver comme métaphore de l’isolement culturel du Québec en écrivant « Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver. »);
  • Participer à une activité ou un évènement local extérieur (fête de la glisse, pêche sur glace, foire hivernale, etc.);
  • Avec un spécialiste, faire une activité de survie hivernale (ex: comment faire un feu dans la neige, comment réaliser un quinzee, etc.)
  • Organiser une course d’orientation en raquettes;

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